Romance Paul Bourget Claude Debussy, Deux Romances, n.1 [1891] L’âme évaporée et souffrante, L’âme douce, l’âme odorante Des lis divins que j’ai cueillis Dans le jardin de ta pensée, Où donc les vents l’ont-ils chassée Cette âme adorable des lis? N’est-il plus un parfume qui reste De la suavité céleste Des jours où tu m’enveloppais D’une vapeur surnaturelle Faite d’éspoir, d’amour fidèle De béatitude et de paix? |
Romanza L’anima volatile e sofferente, l’anima dolce, l’anima odorosa dei gigli divini che ho colto nel giardino del tuo desiderio, dove l’hanno scacciata i venti, quell’anima adorabile dei gigli? Nemmeno un profumo resta della dolcezza celeste dei giorni in cui m’avvolgevi di un’aura sovrannaturale, fatta di speranza, d’amore fedele, di beatitudine e di pace? |
Les cloches Paul Bourget Claude Debussy, Deux Romances, n.2 [1891] Les feuilles s’ouvraient sur le bord des branches, Délicatement. Les cloches tintaient, légères et franches, Dans le ciel clément. Rythmique et fervent comme une antienne, Ce lointain appel Me remémorait la blancheur chrétienne Des fleurs de l’autel. Ces cloches parlaient d’heureuses années, Et, dans le grand bois, Semblaient reverdir les feuilles fanées, Des jours d’autrefois. |
Le campane Le foglie s’aprivano sulle cime dei rami, delicatamente. Le campane rintoccavano, leggere e schiette, nel cielo terso. Ritmico e fervido come un’antifona, quel richiamo lontano mi ricordava il candore cristiano dei fiori dell’altare. Quelle campane parlavano di anni felici e, nel folto del bosco, parevano rinverdire le foglie ingiallite dei giorni d’un tempo. |